La dématérialisation et la numérisation dévalorisent-t-elles l'expansion de certains métiers d'art ?

Alors que la technologie ne cesse de transformer notre quotidien, le dématérialisant quitte à générer des addictions à la "réalité augmentée", brisant petit à petit notre rapport au vivant à coups d'images holographiques artificielles, nous sommes à même de nous demander si l'ère numérique ne crée pas une rupture dommageable avec notre histoire et notre patrimoine, jetant au passage l'art et les métiers d'art dans l'oubli.

Depuis quelques décennies, certains musées pionniers dans les outils numériques de médiation culturelle ont pris l'habitude d'offrir via leur site web une visite virtuelle des lieux (et des oeuvres !).

Avec le confinement, cette pratique s'est étendue sur une sorte de google map culturel.

Pourtant, si dans un futur plus ou moins proche le musée tangible disparaissait, il n'y aurait plus aucune raison de créer et de s'exprimer par les moyens artistiques traditionnels. Dans cet esprit il serait logique d'imaginer tout le patrimoine artistique et l'art à venir digitalisé. En plus de laisser à l'artiste une liberté illimité (Ses réalisations ne dépendraient plus par exemple de la loi de la gravité, ni des lois concernant l'impact que le temps a sur les corps organique.) cette perspective ouvrerait un champ de possibilités à priori infini... L'art virtuel délivrerait l'artiste des lois de la physique !

Cependant, dès lors et si tant est qu'il soit possible de créer en s'affranchissant des lois de la Nature, est-il pertinent de s'exprimer à travers des outils qui nous éloignent du monde sensible ?

Alice N

Alice.N